Premier épisode de l'histoire de la pâtisserie





La pâtisserie : de fil en aiguille

Rustique ou moderne, salée ou sucrée, la pâtisserie a souvent accompagné les moments privilégiés de l’homme depuis la préhistoire à l’âge moderne. Associée à une idée d’abondance, elle se fait offrande, symbole de partage lors des évènements importants, simple gourmandise ou œuvre d’art. Portrait d’un art millénaire qui s’est cristallisé en mille et une recettes au fil des siècles autour des matières, des cultures et des métiers de bouche.

Le gâteau : une douceur consacrée aux dieux, venue de la nuit des temps

Le saviez-vous ? L’ancêtre du gâteau serait né il y a 7000 ans – une galette composée de farine pétrie et de miel, dont les représentations ornaient déjà les fresques du Néolithique. Apparue très tôt dans l’histoire de l’humanité et bien qu’étant encore primitive (sans beurre et sans œufs), la pâtisserie se taille très vite une place de choix dans les rituels consacrés aux divinités, aux passages des saisons et aux étapes importantes de la vie des hommes. Le gâteau fut ainsi essentiellement réservé aux dieux jusque dans l’Antiquité (à l’image du 1er nom que les grecs lui ont attribué – Obélias ou offrande) avant de devenir un mets de fêtes…

La pâtisserie française : un art de vivre forgé depuis le Moyen-Âge

En France, ce fut au Moyen-Âge que les gâteaux se délestèrent peu à peu de leur caractère sacré. Les oublies (ancêtres des gaufres) et autres pâtisseries religieuses réservées aux offrandes pour les Saints commencèrent à être consommées sur les parvis des églises. Un passage-clé qui vit l’apparition de plusieurs guildes, de petites corporations qui se sont alors distinguées des cuisiniers en tant qu’officiers de bouche : les oubloyers, les gasteliers, les fouaciers et les pasticiers-hachiers – spécialisés dans les pâtés en croûtes… Les fougaces, le Biscuit de Savoie et diverses gaufres naquirent de cette époque.

La Renaissance fut tout aussi inspirée sous l’influence italienne insufflée par Catherine de Médicis aux tables de la cour, célébrant notamment la pâte d’amande, les confitures, la pâte à choux, les confiseries, et le pain d’épices – qui dissimulait parfois un poison destiné à un rival… Le 17e siècle introduit l’apprentissage de la pâtisserie dans l’éducation des demoiselles de bonne famille, et mit fin à l’amalgame du sucré et du salé en intégrant notamment la pâtisserie sucrée dans les petites douceurs servies en fin de repas – le Dessert.

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