Le pays de la confiserie chez René Lamielle - partie 2






Sébastien – On va faire le tour. Est-ce que tu as d’autres spécialités de ta maison ?

René Lamielle – Alors qu’est-ce que nous fabriquons ? Nous fabriquons les madeleines comme à Commercy. Nous en faisons 5000 par mois.
Alors c’est extraordinaire, c’est un ami fabriquant à Commercy qui m’a dit : « René, ne donne pas la recette. » Donc le personnel ne la connaît pas. Mais 5000 madeleines. Qu’est-ce que l’on fait ? On fait notre nougat de Montélimar, comme à Montélimar mais à Épinal. Les calissons, comme à Aix mais à Épinal. Nous faisons les bergamotes comme à Nancy. Nous faisons même la guimauve. Et j’ai un ami médecin qui m’a dit qu’on faisait partie des deux meilleures – il en avait trouvé de la guimauve à Annecy et à Épinal les meilleures donc ça fait plaisir, parce qu’une guimauve c’est vrai que c’est peut-être classique, mais il y a comme tout. C’est-à-dire que nous avons ici, nous on fait, comme dirait Prosper Montagné « du bon qu’avec du très bon ». Ça c’est important. Et alors je dirais quand même pour les personnes qui boivent un café, à signaler : vous pensez, vous prenez un chocolat noir et vous pensez à cette sensation de Brillat-Savarin, un physiologue, gastronome du 19ème siècle qui dit : « Sentir fondre sur sa langue un chocolat en buvant un café fort et brûlant est une sensation chaude comme l’enfer et douce comme le paradis. » Alors ce que je voudrais quand même rajouter, une chose, c’est que pour moi c’est une maison qui est extraordinaire. J’ai un fils qui a repris l’affaire, qui est formidable, Philippe, qui est vraiment franchement fantastique, qui aime son métier. Sa femme Corine est vraiment super au magasin. J’ai Frédérique notre premier ouvrier, notre bras droit qui est quelqu’un aussi d’exceptionnel, qui est un artiste, qui a d’ailleurs eu la chance quand il a passé son examen il y a une vingtaine d’année, d’être reçu premier du département. Alors c’est quand même un honneur.

Sébastien – Ah oui oui en effet. Avec tout ça – parce que toi aussi, on va dire que tu es un peu à la retraite.

René Lamielle – Je suis à la retraite sans être à la retraite. J’ai toujours un pied quand même dedans.

Sébastien – Donc tu voyages toujours pour découvrir d’autres cacao ?

René Lamielle – Voilà. Exactement. Cette année par exemple, j’ai été – d’ailleurs avec toi – au Mexique. L’an passé c’était à Costa Rica. On a fait quoi ? On a fait le Vietnam, l’Indonésie, la Chine, le Venezuela, l’Équateur. On a fait le monde entier. Madagascar aussi. À Madagascar il y a 80% de la production mondiale de la vanille, 10% à Tahiti et 1,5% à La Réunion. Et ce qu’il faut savoir et ce que beaucoup ignorent, c’est quand on parle de vanille on dit que la vanille bourbon c’est la meilleure mais on pense à l’île Bourbon qui s’appelait l’île Bourbon l’île de La Réunion et bien pas de chance ! Les malgaches à Madagascar ont piqué le nom Bourbon, l’ont déposé et quand on parle de vanille Bourbon et bien elle n’est malheureusement pas de La Réunion mais de Madagascar. Ce n’est pas pour ça, elle est bonne mais elle est quand même très bonne. Ce que l’on fait, il y a une nouveauté qui a été faite il n’y a pas longtemps pour l’imagerie, on verra là-bas, c’est-à-dire – tu veux me passer des blocs avec dessus la lithographie. À l’imagerie d’Épinal ils ont des gros blocs – il faudra le montrer ici, la pierre, après il faudra la montrer là ; la pierre elle est un peu lourde pour la prendre mais cette pierre-là, c’est une pierre de lithographie pour faire des images d’Épinal, car Épinal est la seule ville, la seule imagerie au monde à rester. Donc on a une pierre que nous a prêtée l’imagerie et on a sept images différentes. Alors là ici on aperçoit une girafe, des papillons. Alors ça imite la pierre et à l’intérieur de laquelle se trouve une crème de noisette avec à l’intérieur des éclats de fruits secs. Voilà. Alors ça, on les a appelés Crolitho. On a pris Crolitho. Pourquoi Crolitho ? C’est comme si on croquait une lithographie. Voilà. Mais on a préféré mettre Crolitho que Croclitho, ça pouvait prêter à confusion.


ChocoClic


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