Le beans to bar vu par Cédric Van Belle





Sébastien – Et toi maintenant, tu vas accompagner cet agrandissement, ces projets-là ; qu’est-ce que tu voudrais dire aux personnes qui aiment le chocolat, qui veulent découvrir ? Un message que tu voudrais donner.

Cédric Van Belle – Déjà il ne faut pas oublier que le chocolat c’est une histoire.
Ce n’est pas seulement un produit fini. Ce n’est pas seulement un produit artisanal ou industriel. Le chocolat a une véritable histoire qui remonte quand même à plus de 4000 ans si on va à la source. Il ne faut pas oublier cette histoire non plus et ça peut influencer aussi le chocolat d’aujourd’hui. Je trouve qu’il y a beaucoup de chocolatiers qui justement retournent un petit peu aux sources en utilisant des arômes ou des épices qui étaient peut-être oubliés et je trouve que ça c’est vraiment très amusant et passionnant. Alors aussi il y a le goût. Je trouve que ça, ça reste fondamental. Il faut vraiment arriver à pouvoir avoir un vrai bon goût de chocolat et je trouve que les chocolatiers doivent absolument essayer d’arriver à ça.

Sébastien – D’accord. Justement, qu’est-ce que tu penses toi, de tout ce qui est beans-to-bar ? Les nouvelles tendances depuis quelques années ?

Cédric Van Belle – On n’a pas encore vraiment connu ça en Belgique. Ça commence à peine je vais dire. J’ai pu découvrir ça en Angleterre il n’y a pas si longtemps. C’est vrai que c’est pas mal. C’est un concept assez sympa, d’ailleurs j’ai, il y a quelques semaines, pu suivre une formation de dégustation « comment déguster le chocolat » et on a pu déguster différentes tablettes, justement de différents chocolats qui venaient de plusieurs producteurs différents. C’est vrai que c’est nouveau. Je trouve que c’est vraiment pas mal. Ça donne une autre dimension au chocolat et il ne faut certainement pas arrêter ça. Il faut le promouvoir.

Sébastien – Ça c’est vrai que ça met une autre dimension. Ça va aux sources. Justement avec l’actualité on parle de : « Oui, il n’y aura plus de chocolat, etc. » Qu’est-ce que toi tu – non mais justement c’est intéressant, j’aime bien ta grimace – mais qu’est-ce que toi tu en penses ?

Cédric Van Belle – Je pense qu’il y aura encore assez de chocolat pendant pas mal d’années. Il y a une annonce de marché et je crois que c’était plus la presse qui a récupéré ça pour faire un petit peu de sensationnel. Je crois qu’on est quand même assez tranquilles. Le vrai défi actuellement, je pense au niveau des grands producteurs de chocolat, des couverturiers, c’est d’arriver à rendre leur approvisionnement un peu plus durable. D’aller dans cette direction-là, et je crois que c’est ça qui va être le défi de demain, c’est de justement arriver à avoir quelque chose d’un peu plus éthique. Je sais qu’il y a beaucoup de sociétés qui travaillent dans ce sens donc ça c’est très positif.

Sébastien – Qu’est-ce que toi tu entends par « éthique » ? Parce que c’est vrai que ça peut être à plusieurs tableaux. Comment toi tu le définis ce chocolat éthique ?

Cédric Van Belle – Je vais prendre un exemple que je connais puisque je n’ai pas encore voyagé autant que mon père et je n’ai pas vu autant de plantations que lui en a vu mais Belcolade a créé une plantation au Mexique, dans le Yucatan, près de la ville de Tikul – qui est un tout petit village – et ce n’est pas une grande plantation, je crois qu’il y a trois cent hectares. Enfin c’est une plantation moyenne on va dire. Il y en a qui sont beaucoup plus grandes. Donc ils ont lancé le projet il y a déjà quelques années. Je pense que ça fait trois quatre ans et on commence à avoir les premières récoltes maintenant. Là on est vraiment parti sur du chocolat vraiment de bonne qualité. Vraiment la plantation très bien entretenue, un très bon rendement au niveau de la production des cacaoyers. C’est propre, c’est net, c’est bio. On n’a pas de label bio mais c’est bio. On a des employés qui sont à mon avis extrêmement bien traités. Donc je pense que si on va vraiment dans un concept global, on va avoir du top chocolat mais aussi une vraie top plantation. Ça c’est vraiment sympa et ce n’est pas le cas partout. Je suppose que ça va évoluer de plus en plus parce que ce n’est pas d’en bas que ça va venir, c’est justement les producteurs qui vont l’exiger et donc c’est dans cette direction-là que ça va se passer mais petit à petit les conditions de travail vont sûrement, j’espère, s’améliorer pour certains parce que si on voit certaines plantations – que ce soit en Amérique du sud ou en plein milieu de l’Afrique – parfois pas toujours super.

Sébastien – Oui, après il y a différentes choses.

Cédric Van Belle – Oui, que ce soit au niveau des gens qui y travaillent ou au niveau de la qualité et du rendement des plantations. On pourrait sans problème multiplier par dix le rendement de certaines plantations avec une vraie structure, un vrai apprentissage. Il y a moyen de faire encore beaucoup de choses. C’est pour ça que je reviens sur votre question de l’approvisionnement. On multiplierait ne fût-ce que par deux la rentabilité de la plupart des producteurs qu’il y aurait pour les cent prochaines années, donc je pense qu’à ce niveau-là il n’y a pas de souci.

Sébastien – Et bien écoute Cédric, est-ce que toi tu as un dernier mot à transmettre sur toi, ta passion du chocolat ?

Cédric Van Belle – Bonne question. Mangez du chocolat ! Moi j’en mange tous les jours. J’en mange d’ailleurs vraiment beaucoup et je pense qu’il faut savoir goûter un peu tous les chocolats. Il ne faut pas se limiter à juste du noir ou juste une sorte ; il faut savoir apprécier un petit peu et pouvoir justement déterminer les bons et les mauvais chocolats et ne pas aller seulement dans une catégorie.

Sébastien – Je te remercie. Je vais quand même poser une petite dernière question parce que j’aime bien poser cette question-là. Si tu avais un grand rêve, autour du chocolat, ce serait quoi ?

Cédric Van Belle – Le rêve no limit ?

Sébastien – Le rêve no limit.

Cédric Van Belle – Je ne sais pas. Le Disneyland du chocolat. Un parc d’attractions. Ça, ça pourrait être sympa, mais bon, ça c’est quand même du costaud.

Sébastien – Sur ce, en tout cas, je te remercie Cédric.

Cédric Van Belle – Merci.

Sébastien – Et puis on se dit à une prochaine vidéo. À très bientôt.

Cédric Van Belle – À la prochaine.

Sébastien – Merci.

Cédric Van Belle – Merci.


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