Jacques Bockel: un autodidacte passionné- partie 1






Sébastien – Bonjour, ici Sébastien du site internet Chococlic.com. Là, je suis avec Jack Bockel. Bonjour Jack.

Jacques Bockel – Bonjour.

Sébastien – C’est un plaisir de te revoir.

Jacques Bockel – C’est partagé. C’est totalement partagé.

Sébastien – Dis-moi. On va commencer peut-être par toi. Si tu peux me raconter un petit peu ton histoire, en quelques mots. D’où tu viens ? Pourquoi tu as choisi le métier de chocolatier et qu’est-ce qui t’a agrippé ?

Jacques Bockel – Je viens d’Alsace tout d’abord et alors moi j’ai un parcours un peu spécial puisque je n’ai pas appris le métier ; j’ai tout appris sur le tas. Je suis ce qu’on appelle un autodidacte pur et dur. Et pourquoi le chocolat ? Et bien la réponse c’est que ce n’est pas moi qui ai choisi le chocolat, c’est le chocolat qui m’a séduit.

Sébastien – Ça c’est une belle phrase. Ça c’est bien. Et quel est ton parcours justement et à quel moment le chocolat t’a choisi ?

Jacques Bockel – Quand j’ai débuté il y a maintenant 30 ans de ça. En 1985 exactement. Il y a 30 ans. Le temps passe vite. On ne s’ennuie pas dans le chocolat ! Et donc là je faisais que du négoce. J’achetais, je revendais. Et je trouvais que ça manquait d’un peu d’originalité tout ce qu’on me proposait donc en 1992 j’ai décidé de commencer à fabriquer avec un chocolatier. On était à deux, après on est passé à quatre dans 30 m2 et aujourd’hui on est à 33 dans 1000 m2 de fabrication. D’ici un an – parce que malheureusement en juillet 2014 ma chocolaterie a entièrement brûlé, malheureusement. Donc elle a été totalement détruite. Un mois et demi on a refabriqué. Quinze jours plus tard on est rentré dans des locaux provisoires et en mai 2016 on sera dans une chocolaterie qui fera 3000 et des poussières, 3000 m2.

Sébastien – Beau succès !

Jacques Bockel – Enfin je ne sais pas si on peut appeler ça un succès mais c’est quand même beaucoup d’abnégation. C’est vrai, c’est beaucoup d’abnégation. C’est beaucoup d’heures de travail mais c’est aussi toute une équipe, des collaborateurs qui vous suivent et qui travaillent dans cette entreprise comme si c’était la leur, parce que ça aussi c’est très important. Je pense que j’ai réussi cette osmose en faisant suivre quasiment 30 personnes dans ce travail.

Sébastien – Tu as un vrai cœur chocolat alors ?

Jacques Bockel – Oui je pense. J’ai la passion chocolat ça c’est sûr oui. Et puis je pense que j’ai un côté paternaliste qui fait que les gens m’accompagnent toujours dans mes folies douces.

Sébastien – Justement, en parlant de folies douces comme le Kama Sutra, et d’autres spécialités, qu’est-ce que là en ce moment tu nous as sorti ?

Jacques Bockel – Alors dernièrement on a sorti Nut’Alsace. Donc Nut’Alsace c’est une pâte à tartiner sans huile de palme, sans lécithine de soja et dans laquelle il y a 45% de noisettes du Piémont. La noisette du Piémont c’est une noisette qui est naturellement grasse. On dit que c’est une des meilleures noisettes au monde. C’est aussi une des plus chères. Et on en met 45%. Certaines très grandes marques n’en mettent que 12%, point. Et surtout il n’y a pas d’huile de palme, d’accord ? Ça a été un vrai succès puisque l’année dernière on en a vendue plus de dix tonnes et cette année, au bout de trois mois – je parle de l’année juin à juin – on est déjà à la moitié de ce chiffre de l’année dernière. Donc ça prend vraiment, c’est vraiment un véritable succès et puis la marque Nut’Alsace aussi y contribue un peu.

Sébastien – Oui, ce sont des petites anecdotes comme ça qui font le succès d’un produit.

Jacques Bockel – Bien entendu. Et puis on a travaillé avec des designers qui sont eux aussi sur le salon du chocolat. Ça s’appelle les Petits Carreaux de Paris. Ce sont des gens qui ont créé un moule qui reprend les murs du métro et on leur a créé six chocolats dans ces moules. Vous pouvez les rencontrer dans l’allée C. C’est vraiment très très bien.

Sébastien – Donc toujours en pleine ébullition Jack, et là j’imagine qu’avec la grande surface que tu as aujourd’hui tu vas, en tout cas l’année prochaine, tout simplement fourmiller d’idées pour agrandir tout ça.

Jacques Bockel – Oui, oui. Là aujourd’hui on a 15 marques qui sont déposées quand même, premièrement. Et puis ensuite c’est vrai que si un jour on me dit : « Maintenant Jack, tes conneries ça suffit. Maintenant, tu ne nous crées plus rien de neuf. On travaille avec… » et bien je ne viens plus travailler. C’est mon moteur. J’ai besoin de ça. J’ai toujours besoin d’une aventure. Alors c’est sûr que c’est toujours des nouvelles difficultés parce que techniquement on rentre dans un nouveau champ d’action. C’est plein de choses comme ça. C’est créer le marketing qui va avec, etc. Mais c’est ce qui me passionne le plus. C’est de créer, voilà.

Sébastien – Plus qu’ouvrir des boutiques ou plus que… ?

Jacques Bockel – Alors ouvrir des boutiques, alors ça tombe bien, c’est une belle transition parce qu’il y a une semaine on vient d’ouvrir la septième boutique à Nancy, au marché couvert. C’est aussi une autre aventure stimulante. Mais c’est plus la partie de mes fils qui sont tout doucement en train de reprendre la chocolaterie, donc c’est eux qui développent un peu plus ces boutiques. Mais bien entendu, je ne suis jamais très loin.
Sébastien Rivière et Jacques Bockel© ChocoClic


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